Etape 1 : Identifier les actifs régulés figurant dans le périmètre de l'activité cédée.
Stabiliser la liste des produits dans le champ de la cession :
- Identifier les produits, les AMM et les pays entrant dans le périmètre du transfert, en vérifiant :
- Les pays exclus du périmètre, parce qu’ils réalisent des ventes non significatives,
- Les produits hors champ de l’opération ou qui nécessitent une attention particulière :
- Produits à risques trop importants, qui pèseraient sur le prix
- Produits dont les droits appartiennent à un tiers qui devra donner son accord sur le transfert
- Produits dont le vendeur souhaite conserver les droits pour un usage autre que celui faisant l’objet de la cession etc.
- Les produits dits dormants, qui ne génèrent plus de ventes depuis un certain nombre d’années.
TIP 1 : Vérifier que la base centrale de données réglementaires est bien à jour pour partir d’une base stable.
TIP 2 : Identifier, au-delà des informations réglementaires, les autres informations nécessaires au projet pour ne pas démultiplier les efforts en aval :
- Données réglementaires : pays, nom commercial du produit, type de produit, numéro d’AMM, principes actifs, nom du titulaire et identifiant dans l’ERP, identifiant unique du produit utilisé par le règlementaire, etc.
- Autres données qui vont impacter la stratégie de transfert, comme par exemple : titulaire des droits, entités en charge de la commercialisation (vendeur ou tiers) …
- Surtout, dès que possible : identifiant pivot permettant de faire le lien avec les SKUs qui sont les données de référence de la Supply Chain.
Etape 2 : Identifier les autres évènements qui vont impacter le chantier réglementaire.
Intégrer, très en amont du projet, les autres éléments de structuration du carve out ou du spin off, notamment :
- Pays dans lesquels l’acquéreur aura des entités juridiques et pays qui changeront de modèle,
- Confirmation de l’identité des activités exercées par les nouvelles entités juridiques dites Newcos (notamment si les anciennes entités juridiques, dites Remaincos, avaient des activités de fabrication, même limitées),
- Délais pour créer les nouvelles entités et obtenir les numéros fiscaux (TVA en particulier),
- Date à laquelle la nouvelle dénomination sociale des Newcos sera connue,
- Nouveau nom de marque des produits et calendrier du rebranding,
- Changement dans les sites de fabrication ou dans les sites logistiques.
TIP 3 : Il est assez fréquent de vouloir alléger le modèle opératoire ; on parle alors d’un modèle « asset light ». Ce changement de modèle génère des impacts réglementaires majeurs qui doivent être anticipés pour pouvoir construire, avec la Supply Chain, les nouveaux flux physiques et avec les équipes fiscales, les nouveaux flux de facturation.
TIP 4 : il faut mapper très en amont les flux physiques et les flux de facturation des produits, avant/après. Le simple changement d’entité de facturation peut entrainer un changement dans le dossier réglementaire dans certains pays (notamment en Asie) ; pour certains produits, seul le titulaire de l’AMM étranger peut facturer l’importateur etc.
Etape 3 : Identifier les délais pour transférer les actifs régulés.
Mobiliser les équipes locales, ou alors un conseil avec l’expérience nécessaire des délais constatés en pratique (plutôt que des délais théoriques) et qui dispose d’outils de modélisation, pour identifier :
- Les délais pour transférer les AMM,
- Les périodes dites « selling-out period », « grace period » et « import ban »,
- L’existence de contraintes réglementaires locales pouvant retarder le point de départ des délais de transfert, comme par exemple, l’impossibilité de transférer un dossier d’AMM aboutissant à la nécessité de déposer un nouveau dossier.
TIP 5 : il faut bien expliquer à quoi correspond chacune des périodes car les équipes réglementaires et Supply Chain ne parlent pas toujours le même langage :
- Selling-out period : période pendant laquelle un produit déjà mis sur le marché peut encore être vendu aux clients,
- Grace period : période pendant laquelle un produit fabriqué avec l’ancien label peut encore être mis sur le marché, voire période pendant laquelle un produit peut encore être fabriqué avec l’ancien label,
- Import ban : risque de voir un produit avec l’ancien label bloqué à l’importation (parfois par les douanes, pas par les autorités réglementaires) en cas d’écart entre les informations figurant sur le label des produits importés et l’AMM local.
Etape 4 : Identifier les permis requis afin que l’acquéreur puisse enregistrer le chiffre d’affaires
Mettre en place une coordination cross-fonctionnelle entre toutes les équipes en charge du sujet permis : équipes réglementaires (si applicable), département juridique, trade compliance etc. pour obtenir les informations suivantes :
- Type de permis, autorité émettrice, délais d’obtention et date à laquelle la demande de permis peut être effectuée (avant ou simultanément au dépôt de demande de transfert ou après l’approbation du transfert),
- Permis nécessaire pour permettre à Newco :
- D’importer et/ou de vendre les produits
- De stocker des produits ou de détenir des stocks dans des entrepôts de tiers.
TIP 6 : cette étape est souvent très complexe car il est rare de trouver une seule personne en charge du sujet permis dans l’entreprise. Il faut donc mettre en place ici une gestion de projet cross-fonctionnelle systématique.
Etape 5 : Préparer le Plan de Transfert Réglementaire.
Intégrer l’ensemble des informations et des contraintes du projet (en particulier de la Supply Chain) pour identifier, pour chaque actif :
- La date de soumission à respecter par les équipes réglementaires locales,
- La date d’approbation estimative qui va dépendre des autorités,
et ce en exploitant les informations collectées en étapes 2, 3 et 4 mais aussi les directives de l’équipe en charge du pilotage du projet.
TIP 7 : Ce RTP doit également prendre en compte les autres contraintes, dans une approche nécessairement cross-fonctionnelle. Par exemple, certains pays exigent par exemple que l’entité juridique soit dument constituée et titulaire d’un numéro de TVA pour pouvoir soumettre les demandes de transferts d’AMM à son profit. De la qualité du RTP et des outils de modélisation dépendront la facilité du suivi.
TIP 8 : Souvent les demandes de transfert se font après le closing. Des clients souhaitent anticiper ces demandes en amont du closing pour raccourcir le temps de la période transitoire et permettre à l’acquéreur d’enregistrer son chiffre d’affaires plus rapidement. Cette option nécessite de démarrer la planification en amont même du signing, une bonne pratique dans les opérations réussies.
Etape 6 : Déterminer les modèles transitoires qui doivent être mis en place.
Comparer les délais nécessaires pour transférer les AMM et obtenir les permis avec la date de réalisation de l’opération.
Si, pour un pays, le transfert des AMM et l’obtention des permis ne peuvent être finalisés à la date de réalisation de l’opération, l’acquéreur ne sera pas propriétaire des actifs réglementaires à cette date : un modèle transitoire devra être mis en place.
En fonction des contraintes locales, le vendeur restera en charge après la date de réalisation de l’opération :
- D’importer et de vendre les produits localement, ou
- Seulement d’importer les produits, l’acquéreur pouvant distribuer les produits localement.
TIP 9 : La préparation des modèles transitoires nécessite une compréhension fine des enjeux réglementaires à mettre en regard des contraintes de la Supply Chain, mais aussi des équipes fiscales et juridiques. C’est une étape clef de tout carve out ou de spin off souvent sous-estimée techniquement. Elle doit être modélisée pour pouvoir ensuite analyser rapidement les impacts en cas de retard des autorités.